Presse

Le Soir

March 3, 2023

L'hôtel La Cachette est le premier hôtel à s'être implanté aux Arcs 1600. Pour ses 50 ans, il s'est offert une cure de jouvence.

Quatre étoiles, une situation privilégiée au cœur des Arcs 1600, une architecture unique : après deux ans de fermeture, l'hôtel La Cachette a retrouvé ses lignes épurées…

Il a beau porter le nom de La Cachette, il n'a rien d'un secret... Dressé au cœur des Arcs 1600, au pied des pistes, l'hôtel emblématique de la station accueille cette saison ses premiers clients après deux ans de fermeture. La faute à la crise sanitaire, d'abord, puis au changement de propriétaires et aux travaux qui ont suivi. Cet hôtel, le tout premier des Arcs 1600, a été conçu par la même équipe d'architectes et de designers que le reste de la station, Charlotte disciple de Le Corbusier, en tête. Leur architecture typique des années 70, moderniste et innovante, fait encore parler d'elle un demi-siècle après sa mise en oeuvre n'en déplaise aux amateurs de traditions, elle a été pensée pour s' intégrer à la montagne et se fondre dans la pente.

L'hôtel La Cachette, lui, fête ses 50 ans cette année. Pour l'occasion, il s'offre une nouvelle jeunesse. A la barre, le groupe Friendly Hotel, déjà propriétaire du Totem à Flaine et du Victoria Lodge à Val d'Isère. « On a eu la chance et l'opportunité de reprendre ce bien, mais il était dans son jus et avait subi un certain nombre de modifications au cours des ans », indique Laurent Chelle, cofondateur du groupe Friendly Hotel. « Pour le rénover, on voulait travailler avec des gens intéressés par l'architecture de montagne et à l'immobilier de loisirs, et ayant l'ambition de s'inscrire dans le respect des espaces d'origines ».

Le groupe a ainsi fait appel au cabinet d'architectes Patriarche, notamment en charge de la maîtrise d'oeuvre de la rénovation de la charpente de Notre-Dame de Paris.

Un maximum de matériaux biosourcés

Première étape : supprimer les aménagements réalisés au fil des ans, revenir à l'essentiel, favoriser la transparence et la pénétration de la lumière, tout en réorganisant les communs pour coller au mieux aux demandes actuelles de la clientèle. « On avait l'impression qu'à chaque fois qu'il y avait une vue, on avait mis un obstacle qui faisait un peu chalet tyrolien au cours des rénovations successives », se rappelle Laurent Chelle. « On a rouvert les vues, on les a dégagées. »

Ensuite, rendre au lieu son cachet et son authenticité, notamment en favorisant le mobilier vintage, voire original lorsque c'était possible. Pas entièrement, pour des raisons évidentes de fonctionnalité. Mais avec des clins d'œil à l'histoire, comme ces tables signées Perriand qui accueillent les visiteurs dans le lobby, ou cet assemblage de luminaires colorés également imaginé par la designer.

Dans ce même esprit de réutilisation et d'ancrage local, le groupe Friendly Hotel a demandé aux architectes de travailler avec un maximum de matériaux bruts, locaux et/ou biosourcés. Le bois, la paille, le chanvre trouvent ainsi leur place dans l'aménagement intérieur, au même titre que les étoffes de laine de la filature Arpin, implantée dans la vallée depuis 200 ans, ou que le mobilier chiné chez Selency.

Aujourd'hui, l'hôtel peut accueillir 265 personnes, réparties dans 88 chambres modernes et fonctionnelles. Toutes offrent soit une vue sur la montagne, soit une perspective plongeante vers la vallée.

Mais ce qui le caractérise, c'est sa volumétrie. Ses étages sont décalés pour éviter les ombres portées des balcons sur les niveaux inférieurs, générant une façade oblique côté montagne. Le mouvement implique une façade tout aussi oblique côté vallée, pour assurer des surfaces équivalentes d'étage en étage. « Cette inclinaison apporte une luminosité supplémentaire de 30% dans les chambres » précise Laurent Chelle. « De l'autre côté on a une vue sur la Tarentaise qui est incroyable : on voit toute la vallée. De plus, le porte-à-faux permet de créer un cheminement protégé de la neige au pied du bâtiment. »

Outre son attrait architectural, l'hôtel présente un atout non négligeable : il se positionne à quelques minutes à pied du funiculaire, en liaison directe avec le chemin de fer, le rendant particulièrement accessible depuis les grandes gares européennes.

Le Soir n°52

2 mars 2023